On a commencĂ© un projet qui s’appelle Off The Bees l’an dernier en partenariat avec Vans. Voici la suite avec un concept un peu diffĂ©rent car chaque Ă©pisode sera un focus sur un rider du team Vans Europe rĂ©alisĂ© pendant la semaine d’un des Hi-Standard Series europĂ©en. On a dĂ©marrĂ© ça en Russie dĂ©but fĂ©vrier dans la station de Kranaya Polyana au dessus de Sochi avec le phĂ©nomène Nikita Sekh. On avait dĂ©jĂ shootĂ© avec lui sur le projet de l’an dernier Ă Tignes et aux Arcs et ça nous intriguait de le voir Ă domicile, car il y a beaucoup Ă dire sur cette boule d’Ă©nergie russe ! Les conditions mĂ©tĂ©o n’Ă©taient pas vraiment de notre cĂ´tĂ© pendant ces 10 jours en Russie mais on a quand mĂŞme rĂ©ussi Ă trouver quelques spots cool et Ă explorer l’univers de Nikita. On vous laisse dĂ©couvrir tout ça en vidĂ©o et avec l’interview en dessous, en attendant le prochain Ă©pisode qui sera consacrĂ© aux frères Simpson.
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Comment et quand as-tu commencé le snowboard ?
Je suis de Moscou et j’ai commencĂ© par avoir un snowskate tout pourri en plastique quand j’avais 11 ou 12 ans. Puis pendant 5 ans j’ai suppliĂ© mes parents pour qu’ils m’achètent un snowboard. Finalement quand j’ai fini le lycĂ©e, j’ai eu une bourse pour aller dans une universitĂ© financĂ©e par l’état et pour me rĂ©compenser mes parents m’ont finalement achetĂ© une board. Mes potes qui Ă©taient des skateurs trouvaient ça naze de faire du snow et se foutaient de moi. Mais je leur disais que j’allais devenir bon et j’ai vraiment accrochĂ© avec le snowboard.
Qu’est-ce qui t’as influencé à tes débuts ?
J’ai commencé à l’époque des jibbers en pantalons serrés vers 2011. Jed Anderson était mon idole. J’ai acheté les mêmes fringues que lui à l’époque. Quand j’ai vu le teaser de la Videograss Shoot The Moon, je me suis tout de suite identité. Je me disais que ces gars s’habillaient comme moi, qu’ils étaient cool et qu’il y avait de la neige en ville là où j’habitais donc c’était une bonne façon de passer l’hiver. Mes 2 premières années de snowboard, je n’ai fait que du street. J’ai juste fait ma toute première journée dans un snowdome, mes premiers virages et je suis allé directement dans le snowpark. J’ai fait mon premier street rail de 15 marches au bout de 3 semaines. Voilà pourquoi je suis nul quand je ride en montagne.
Tu as donc direct fait du street par choix ?
Oui car c’était le plus naturel. On ne faisait même pas ça pour filmer. Mais pendant 6 mois, on a de la neige en ville donc autant en profiter.
Parles nous un peu des différents projets dans lequel tu es investi ?
Dog With Sword n’est pas mon nom mais celui de mon crew. On a ce look et cette attitude punk qui ont un peu surpris les gens au début en montagne. On faisait n’importe quoi en soirée. On était nul en snow mais on était bon en soirée. Ensuite on a fait un edit qui s’appelait Pussy Lizard où on faisait aussi plein de conneries et c’est resté. Je suis aussi dans Snowboarding Sucks qui est une communauté qui se moque des côtés ridicules du snowboard surtout des snowboarders bloggers.
C’est obligé d’être un blogger maintenant pour être un pro rider russe ?
En effet il y a beaucoup de filles qui font ça et les mecs s’y mettent aussi. Même Denis Bonus Leontyev joue les bloggers pour se moquer des autres bloggers. Mais c’est quelque chose que je ne ferai jamais.
Tu parlais du mouvement punk. C’est quoi être punk en Russie ?
Etre punk c’est être contre le gouvernement et ne pas rentrer dans le moule. Faire les choses comme on veut. Par exemple les gens « normaux » vont seulement à Sotchi pour les vacances alors que je peux y aller quand je veux car j’ai choisi cette vie.
Et justement comment tu peux te permettre ça ? Tu es le fils d’un oligarque russe ?
Non je suis de la classe moyenne. Mes parents ont de l’argent, je n’ai jamais manqué de rien mais j’ai fait des boulots pourris quand j’étais jeune. On a beaucoup de gens très pauvre en Russie et évidemment il faut un minimum d’argent pour faire du snowboard.
Toi qui as voyagé, comment juges-tu la scène snowboard russe ?
Je pense que le snowboard est encore un sport nouveau qui grossit chaque année donc on a beaucoup de snowboarders. Mais au final, il ne doit y avoir qu’une trentaine de riders qui font du street et pas trop de relève. Quand je suis venu en France j’ai vraiment aimé la scène snowboard locale. Les parks sont super cool, les gens très ouverts. Vous avez l’air de préférer sauter que jibber. Quand j’ai rencontré les gars de Brust, je me suis dit qu’on était sur la même longueur d’onde.
Est-ce que tu es investi aussi dans l’organisation d’events avec Vans ?
J’aide sur le Hi-Standard et je fais le speaker. Je commence à aider un peu à faire le team manager Vans pour la Russie.
Tu fais aussi pas mal d’organisation pour d’autres events dans le snow ?
Oui ça commence Ă prendre. Je viens de faire un gros event sur la place rouge Ă Moscou en partenariat avec le ministère des sports qui a durĂ© 1 semaine en janvier. Les derniers Ă avoir fait ça, c’Ă©tait le groupe The Prodigy en 97 qui avait organisĂ© un big air avant leur concert.
Tu vois une reconversion lĂ dedans ?
Pourquoi pas. J’aime organiser des events. J’aime le stress que ça procure. Je bosse aussi comme régisseur pour la télé russe et ça me plait bien.
Est-ce que tu gagnes ta vie en tant que snowboarder en Russie ?
Je m’en sors pas trop mal, j’ai du budget mais j’ai quand mĂŞme besoin de travailler Ă cĂ´tĂ©.
Tu skate à fond aussi ? Es-tu plus influencé par le skate ou le snow ?
Ca dĂ©pend juste des conditions. J’aime autant l’un que l’autre mais c’est sĂ»r que j’ai plus d’opportunitĂ© dans le snowboard. Mais je regarde autant de vidĂ©o de skate que de snow et les deux me permettent de garder un Ă©quilibre et d’ĂŞtre motivĂ© toute l’annĂ©e.
Termine cette interview par la phrase qui te correspond le mieux.
Interview : Julien Mounier
Video : Justin Dutilh
Photos : Nikita’s archives