Si vous suivez un peu BangingBees ou l’actu du snowboard en gĂ©nĂ©ral, vous avez sans doute entendu parler de Joe et Jake Simpson. On peut dire que l’on est fier d’avoir soutenu ces deux passionnĂ©es hyperactifs depuis leurs dĂ©buts et très content pour eux de ce qu’ils sont devenus. Ca a donc Ă©tĂ© un plaisir de leur consacrer ce deuxième Ă©pisode de notre web sĂ©rie Off The Bees après celui de Nikita Sekh en Russie. On est allĂ© chez eux Ă Morzine pour rider leurs spots prĂ©fĂ©rĂ©s sur les pistes d’Avoriaz, avant de terminer sur le Hi-Standard Ă Chamrousse en compagnie des autres riders du team Vans Europe. Voici leur Ă©pisode Off The Bees accompagnĂ© d’une petite interview oĂą l’on a mis leurs rĂ©ponses comme si c’Ă©tait une seule personne vu qu’ils parlent toujours ensemble en se complĂ©tant les phrases.
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C’est devenu votre nom officiel de production The Simpson Brothers ?
On a pas mal changé de nom au début mais là c’est officiellement The Simpson Brothers en tant que production et crew. C’est simple et efficace au moins.
Parlez-nous de vos débuts dans le snowboard ?
Nos parents ont déménagé du Pays de Galles à Gréolières-Les-Neiges, une toute petite station des Alpes-Maritimes, pas loin de Cannes. On avait 6 ans et 9 ans à l’époque. C’est là que l’on a appris à rider. On avait juste déjà un peu glissé avant sur un snow maison fait par notre père quand il neigeait au Pays de Galles. D’ailleurs notre père était surfeur à la base et il a fabriqué lui-même son premier snowboard avec 3 dérives en s’inspirant du surf. On habitait juste à côté des pistes et on allait tout le temps rider avec nos parents. On faisait beaucoup de pow et il n’y avait que nous qui tracions. Quand il neigeait, nos parents ne nous mettaient pas en cours et on allait rider. Il n’y avait pas de park donc pendant les 5 premières années, on a juste appris à rider la montagne. Voilà pourquoi on a eu faim de park quand on a commencé à bouger. Mais c’est ça qui nous a donné le gout des sidehits car c’était naturel pour nous et on adore toujours autant ça. On regardait des vidéos de snow mais on n’était pas focus sur les tricks comme maintenant. C’était juste naturel pour nous de rider. On faisait ça simplement en famille. Ca a bercé notre enfance.
Vous considérez être plus intégré dans la scène snowboard française ou anglaise ?
Depuis que l’on ride on est en France donc a plus de lien avec la scène française. MĂŞme si au dĂ©but, on a eu des plans sponsors anglais. Mais on n’a jamais ridĂ© en indoor et on ne connait pas trop l’histoire du snowboard anglais. On a finalement rencontrĂ© assez tard les riders anglais quand on a commencĂ© Ă bouger aux 2 Alpes puis Ă Morzine.
Et d’ailleurs, est-ce que vous vous considérez comme des locaux de Morzine maintenant ?
C’est notre sixième annĂ©e, donc on peut dire qu’on est Ă la maison et on compte y rester. Ca nous donne un bon Ă©quilibre car maintenant que l’on part plus souvent en trip pour filmer, on est content de revenir Ă Morzine pour voir les potes, faire la fĂŞte et aller rider tous ensemble. On a l’impression d’être en vacances quand on est lĂ alors qu’on bosse quand on est en trip. Il y a vraiment une bonne vibe. On fait peut-ĂŞtre un peu trop la fĂŞte parfois mais c’est fun !
A quoi ça ressemble une journée de ride classique à Avoriaz ?
On se réveille avec la gueule de bois, on envoie des messages à tout le monde pour se réunir et la plupart du temps, on ride Star Wars, la piste pleine de side hits à côté du Stash. C’est notre spot préféré. Mais on ride aussi les autres spots, le Stash, un peu la Chapelle et Arare en fin de saison quand c’est slush. Et on s’arrête souvent dans l’après-midi à l’Happy Hour pour boire une petite bière.
Vous savez tout rider mais vous ĂŞtes en train de vous spĂ©cialiser dans le street. Est-ce que c’est l’aspect du snowboard le plus important pour vous ?
C’est lĂ oĂą on se sent le mieux. On peut laisser s’exprimer notre vision et ĂŞtre crĂ©atif. C’est seulement le quatrième hiver oĂą l’on fait du street mais ça a Ă©tĂ© une vraie histoire d’amour. On a commencĂ© Ă filmer des tricks pour le fun juste Ă Morzine la première annĂ©e. C’est Antho Brotto qui nous a incitĂ© Ă faire un mini movie et c’est lĂ que tout a commencĂ© un peu plus sĂ©rieusement.
Si vous deviez choisir entre ne faire que du street ou des sidehits et de la pow ?
Que du street car on aime trop filmer et avoir des shots pour faire un montage. MĂŞme si on adore rider de la pow et des side hits entre potes donc ça serait quand mĂŞme dur d’y renoncer.
Et c’est quoi votre vision du street ?
Etre le plus créatif possible. Il y aura toujours quelqu’un qui aura fait un trick plus technique ou un spot plus gros. Donc on essaye de se démarquer en étant original. Ca nous plait de dénicher un spot qui peut apporter quelque chose de spécial. On devient même un peu obsédé par cette recherche de spot. On en parle tout le temps même quand il n’y a pas de neige. Par exemple cet été, on a repéré des spots de fou à Hossegor.
Vous pensez que le snow occupe quel pourcentage de vos conversations ?
C’est sûr que quand on est en trip, on ne parle que de ça. Mais quand on rentre à Morzine on essaye de parler d’autres choses.
Est-ce que ça vous arrive de ne pas rider ensemble et est-ce que ça vous fait bizarre ?
On passe tellement de temps ensemble que ça nous fait du bien de prendre un peu nos distances. Mais c’est vrai que parfois, il y a un petit vide quand on ride l’un sans l’autre…
Comment répartissez-vous les taches quand vous filmez ?
C’est assez freestyle. On fait ça au feeling. Selon le spot, on décide qui ride et qui filme. On a parfois des petites tensions vu qu’on est comme un couple marié depuis 20 ans. On shape toujours à fond tous les deux pour que ça soit prêt au plus vite. On est autant motivé pour avoir le shot pour soi que pour l’autre.
Vos parents vous ont toujours soutenus dans ce que vous faites ?
On n’en serait pas là où on en est dans le snow sans eux. Ils ont toujours fait tout ce qu’ils pouvaient pour nous, à tous les niveaux. Ils sont même venus shaper ou filmer des spots avec nous. Ils nous ont poussé à faire ce que l’on aime. Ils préfèrent que l’on ait suivi cette voie plutôt que l’on ait un métier plus traditionnel.
Vous pensez ĂŞtre un peu moins accro au snowboard qu’Ă vos dĂ©buts ?
C’est sûr que les 3 premières années, on faisait l’hiver à Morzine et tout l’été aux 2 Alpes. Maintenant on ne fait plus les saisons d’été et on en profite pour faire du surf et du skate. Le skate c’est d’ailleurs une grosse influence au niveau des vidéos pour le filming et le montage.
Comment avez-vous commencé à filmer ?
On a commencé tout seul, l’été aux 2 Alpes. On a acheté une caméra et on s’est lancé. Puis chaque fois que l’on croisait un vrai caméraman, on le harcelait de questions. On a été super influencé par Videograss et Think Thank à nos débuts et le côté créatif dans la façon de filmer et de monter nous procure autant de plaisir que de rider.
Avec vos webisodes Combo, pensez-vous avoir trouvé le projet qui vous correspond le mieux ?
On aime rider des petits spots créatifs et ce format nous permet d’en faire plein et d’être super productifs. On sort direct l’épisode et on part sur un autre trip. On adore avoir la liberté de faire comme on veut, à notre rythme et avec notre vision.
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Ca serait quoi le projet de vos rĂŞves ?
On aimerait bien trouver un crew avec la même vision et le même état d’esprit que nous où on gère la vidéo mais qui apporte un plus pour partir sur des gros trips, aux US par exemple.
Vidéo Justin Dutilh
Interview Julien Mounier
Photos : Sam Sarabandi (cover) & Will Radula-Scott