On l’attendait avec impatience, la rumeur disait qu’Arthur Longo avait encore repoussĂ© les limites et c’est encore au delĂ de nos espĂ©rances ! Olivier Gittler s’est occupĂ© de la rĂ©alisation et Arthur de casser tous les spots qui croisaient sa route. Si vous trouviez que SHE 1 Ă©tait incroyable et SHE 2 complĂštement dingue, prĂ©parez-vous Ă prendre une grosse claque. On en a profitĂ© pour faire une petite interview aux deux compĂšres pour en savoir plus sur le tournage de ce projet.
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Combien de temps avez-vous mis Ă faire SHE 3 et comment choisissez-vous les stations oĂč vous filmez ?
OLIVIER: On a tout filmĂ© en dĂ©cembre, avec 2 jours bonus juste aprĂšs le nouvel an. On n’a pas vraiment de plans prĂ©cis pour choisir les stations. Arthur passe autant de temps Ă checker la mĂ©tĂ©o que moi j’en passe Ă trainer sur Instagram. Il actualise ses applications toutes les 5 minutes donc on a souvent les meilleures conditions mĂ©tĂ©o possible. Pour l’anecdote, on avait dâabord planifiĂ© dâaller Ă Val dâIsĂšre mais sur la route aprĂšs Bourg St-Maurice, on est tombĂ© sur un chien errant. Les policiers nous ont demandĂ© de lâamener au poste de police de Tignes et en arrivant on sâest dit que ça avait l’air cool donc on est restĂ© sur la station.
ARTHUR: Ca nous est dĂ©jĂ arrivĂ© de devoir partir loin pour trouver la neige en DĂ©cembre. Mais cette annĂ©e tout Ă©tait Ă portĂ©e de main, Ă la maison. CâĂ©tait gĂ©nial. Notre unique critĂšre est gĂ©nĂ©ralement quâil y ait de la neige. CâĂ©tait vraiment excitant dâavoir de si bonnes conditions aussi tĂŽt dans la saison.
Comment se dĂ©roule une journĂ©e typique Ă shooter pour SHE ? Est-ce que câest dur finalement de trouver des side hits qui fonctionnent bien ?
OLIVIER: En gĂ©nĂ©ral ça vient hyper naturellement. D’abord en ridant simplement sans la camĂ©ra. Ensuite, soit il y a des bons side hits, soit il n’y en a pas. Personnellement, je vais Ă©videment chercher des bons walls backside pour caler un petit Mc twist. Mais Arthur a tellement d’expĂ©rience en backcountry qu’il sait super bien lire le terrain. Donc trouver des bonnes transitions en bord de piste vient assez facilement. On ne part pas forcement avec la premiĂšre benne. On cherche le meilleur cafĂ© de la station sur Google Maps, puis on oublie son forfait Ă lâappart… Les choses normales quoi !
ARTHUR: Câest assez rare quâon ait un plan dĂšs le matin. On essaye juste de savoir dans quelle zone il pourrait y avoir du potentiel. Ensuite on scanne un peu plus en dĂ©tail. Câest gĂ©nĂ©ralement lĂ que l’on sent lâexcitation monter. Ou alors on se dit quâil faudrait aller voir ailleurs. Câest un de mes moments prĂ©fĂ©rĂ©s quand on tombe sur un bon spot. Dâun coup les choses sâaccĂ©lĂšrent. On sâimagine vite fait un plan ensemble. On pense aux lignes, aux tricks, aux angles et on sây colle. Une grande partie de la motivation vient des conditions et des spots. Donc parfois ça nous arrive de renoncer quand le cĆur nây est pas.
Avez-vous conscience quâavec SHE vous ĂȘtes en train de crĂ©er quasiment un mouvement dans le snowboard et que le side hit est devenu un genre Ă part entiĂšre ? Comment voyez-vous lâĂ©volution de ce genre ? Pensez-vous que lâon se rappellera un jour des vidĂ©os SHE comme une pĂ©riode oĂč le snowboard a changĂ© comme ça a pu ĂȘtre le cas avec Forum qui a remis le jib au gout du jour Ă la fin des 90âs ou Think Thank qui a apportĂ© beaucoup de crĂ©ativitĂ© vers le milieu des annĂ©es 2000 ?
OLIVIER: Je ne pense pas que lâon ait crĂ©Ă© une catĂ©gorie dans le snowboard. Rider des side hits a toujours Ă©tĂ© dans lâĂąme du snowboarder. On sâest juste dit quâil nây avait pas grand monde qui avait mis autant en avant cette pratique que l’on fait tous. Je ne pense pas que l’on laissera une trace aussi marquante que ces vidĂ©os mythiques. Mais si SHE peut inspirer les gens Ă se dire que lâon n’est pas obligĂ© dâavoir un snowpark shapĂ© Ă la perfection pour sâamuser dans une station, alors câest chouette. Ca permet aussi dâaller dans des stations auxquelles on n’aurait jamais pensĂ©. Quand on filme en dĂ©but de saison, il n’y a souvent mĂȘme pas encore de parks de toute façon.
ARTHUR: Câest vrai quâil y a peut-ĂȘtre un renouveau de cette façon simple de se faire plaisir avec pas grand chose. On est vraiment heureux de contribuer Ă ce message.
On sait quâArthur est super perfectionniste donc est-ce quâil vous arrive parfois de refaire un shot beaucoup de fois ?
OLIVIER: Arthur Longo, Blake Paul et Jake Kuzyk. Ils ont tous cette manie de chercher la posture parfaite, le landing au millimĂštre pour que quand on regarde le shot, ça procure une rĂ©elle Ă©motion. Certains spots sont limite du first try. Dâautres prennent un peu plus de temps. Pour des lignes plus longues câest cool d’avoir le bon flow.
ARTHUR: Certaines lignes sont longues Ă venir parfois. Mais quand on a une idĂ©e en tĂȘte et quâon aime bien le spot, on continue Ă shooter tant quâon peut. On se moque souvent de nous mĂȘme en se disant : “Mais quâest-ce quâon fout putain !”
Peut-on sâattendre Ă de nouvelles suites Ă SHE ou Ă©tait-ce juste une trilogie ?
OLIVIER: Top secret !