Démir est un personnage du monde du snowboard. Un gars entier, à fond dans son délire. Trop dirons certains, mais Démir reste authentique. En faisant cette interview, on savait qu’il aurait des choses à dire et que ça changerait des habituels pro riders TTR aux discours aseptisés qui ressemble aux interviews d’après match de foot : « L’important c’est les trois corks et prendre les contest comme ils viennent »… Avec Demir c’est du real ! Pas de langue de bois. Son style hip-hop il l’assume à 100% et il a des choses à balancer. Mais c’est surtout cette vidéo part avec ses vieilles images qui nous a donné envie de lui consacrer un article. On parle plus souvent de lui pour Imperivm ou Verdad, mais il ne faut pas oublier le passé de rider de Démir. Une bonne occasion de revoir son style à part avec des images tirées de vieilles vidéos françaises comme Deep Freeze et Home Sweet Home.
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Depuis combien de temps fais-tu du snowboard et comment se retrouve-t-on pro rider quand on est Belge ?
J’ai essayé une première fois 1989 avec mon père et ma sœur mais j’ai ensuite dû attendre 92 pour en refaire. En 93 je suis parti aux Arc avec Axel Pauporté, Phil Lallemand et Fred Gallo. Axel était déjà pro rider et ses images, ses voyages et ses sponsors me faisaient rêver. Au bout de quelques semaines de ride, on s’est dit qu’il fallait vraiment que l’on progresse pour suivre l’exemple d’Axel et connaître la vie de rêve. On ridait jours et nuits comme des chiens. On a commencé à se faire respecter, à shooter avec Scalp et à avoir nos premières parussions et contrat pro durant l’hiver 95-96.
Tu te considères plus snowboarder ou skater ?
A la base je suis skater depuis mes 12 ans. Le snow est venu bien plus tard. Mais entre la pow et la session de skate, je choisis la pow !
Ton côté hip-hop, ça vient d’où ? Ca t’a posé des problèmes dans l’industrie du snow ?
Mon CotĂ© hiphop vient de ma personnalitĂ© et mes racines. Le gangsta rap a explosĂ© en 93-94 avec 2Pac, Dr Dre, Snoop Ă l’ouest puis Notorious Big, le Wu-Tang et Mobb Deep Ă l’est. C’était l’époque de mes dĂ©buts en snow. Avant 1995 j’écoutais de tout : DĂ©jĂ du rap avec NWA, du hadcore du genre Sick Of It All et du rock de hippie Ă la Led Zeppelin. Mais j’ai vraiment Ă©tĂ© marquĂ© par 2Pac. Je suis allĂ© trainer Ă New York en 95 avec 3 de mes potes des Arcs. 2Pac venait de sortir son album « Me Against the world », Mobb Deep « The Infamous » et Notorious Big « Ready to Die ». 3 opus 5 Ă©toiles qui sont tombĂ©s quand on Ă©tait sur place. On a vu le thug life en live ! On allait dans une boite Ă Brooklyn oĂą des grands blacks posaient leur flingues au vestiaire comme tu poserais ta veste. Il y a avait des meufs de ouf, des phillies blunt au miel, du Hennessy Ă la bouteille, des drive-by shooting entre gangs rivales, des pires caisses de partout avec du son hip-hop newyorkais Ă fond ! Entre les soirĂ©es, on skatait dans les rues, on faisait des ollies au dessus des clochards qui dormaient dans des cartons, on chillait avec des vatos de toute sorte… Cette ville respirait tellement le hip-hop ! L’Ă©nergie de New York m’a touchĂ© l’âme et depuis je n’Ă©coute que du gangsta rap. J’ai voulu amener thug life Ă la montagne. Dans l’industrie du snow, c’est clair que ça m’a fermĂ© des portes. Les gens ont souvent eu des prĂ©jugĂ©s sur moi. Certains  riders n’aimaient pas ce cotĂ© « mec de la rue » que je reprĂ©sentais mais moi je n’aimais pas leur cotĂ© gay non plus ! Je ne regrette rien, mĂŞme si j’aurais dĂ» jouer diffĂ©remment certaines cartes. Mais d’un autre cĂ´tĂ©, j’ai aussi pu inspirer des gens et influencer certaines marques qui aimaient bien ce cotĂ© gangsta qui me collait Ă la peau. Je ne pense pas que j’ai fait peur aux gens. Peut ĂŞtre juste Ă quelques tapettes car je suis direct et je dis ce que je pense. Je n’aime pas l’hypocrisie. Je me sens plus proches des chiens de la casse que des faux jetons qui dirigent le monde de la glisse. Ceux qui me connaissent savent que je suis un gentil quand le respect est lĂ .Â
On entend souvent dire que « le rap c’était mieux avant » ? Tu penses aussi ça ? Et le snowboard, c’était mieux avant ?
Le rap n’Ă©tait pas forcement mieux avant. Mais c’était l’original donc ça reste plus pur. C’est pareil pour le snow. On se concentre maintenant trop sur la forme et pas assez sur le fond. Je parle de l’industrie, pas des snowboarders qui rident avec le cĹ“ur.
C’est quoi l’âge d’or du snowboard d’après toi ? Et ta période personnelle la plus glorieuse ?
La meilleure Ă©poque c’est 1995. Le snow n’était pas encore un sport olympique comme l’athlĂ©tisme, mais un vrai style de vie comme le skateboard ou le hip-hop. Un Ă©tat d’esprit pur, rude et simple. Ma pĂ©riode personnelle prĂ©fĂ©rĂ©e c’est 2003. Tout allait bien Ă tous les niveaux. J’avais la board de mes rĂŞves, mon troisième pro model chez Blacksmith et j’étais bien mentalement et physiquement.
Tu as de bonnes anecdotes de cette Ă©poque ? On veut des histoires avec des meufs, de la fĂŞte et de la violence stp !
J’étais à Las Lenas en Argentine avec David Livet et Brice Le Guennec. On devait rejoindre avec Mike Steegmans qui était la pour shooter avec Xavier De La Rue. Notre contact Seb Metenier qui nous avait géré les forfait nous explique dès le début que l’ambiance est un peu spécial à Las Lenas et qu’il ne faut surtout pas que l’on se comporte mal ou que l’on se batte, sinon il perdrait vraiment la face et nous serions obligé de quitter la station. On part rider le premier jour et je m’assoie sur un rocher pour regarder les spots. Là un mec commence à me gueuler dessus en me disant qu’on ride trop vite sur la piste. Le mec m’attrape par la nuque en s’énervant vraiment. Je regarde David Livet en lui demandant ce que je dois faire, vu que notre pote nous a bien demandé de ne surtout pas nous battre. Mais le gars est sous coke et ne me lâche pas. Donc finalement je lui en colle une ou deux. Puis le gars me crie qu’il est le meilleur ami du directeur marketing de Las Lenas. J’ai rapidement été embarqué par les flics privés de la station. J’ai du faire mes affaires et partir dans le premier bus, en étant prié de ne plus jamais mettre les pieds à Las Lenas. David et Brice m’ont accompagné comme des vrais frères et on a continué notre route vers le sud sur la Cordière des Andes, sans avoir shooté une seule photo de snow. On a fait un road trip de fou à découvrir la Patagonie, combiné à des soirées de malade avec les meilleurs meufs, beuh et rhum du monde ! On se prenait pour Tony Montana. On a vu des fantômes dans un hôtel au Chili à 3850 mètres bâti sur un cimetière Inca ! Je n’oublierais jamais les côtes de bœuf grillées au feu de bois et le rouge local, le Malbec.
Une autre ! Une autre !
J’en ai une bonne qui s’est passé à Auron alors que j’y étais pour shooter avec Mathias Fennetaux. Je suis dans la queue du téléski quand une vieille peau passe sur ma board sans aucune gêne. Je lui dis de faire attention. Cette vieille menteuse se met à crier que je l’ai agressé et harcelé. Sans que je n’aie le temps de comprendre ce qu’il se passe, je me prends des droites par tous les mecs qui sont dans la queue du tire-fesse. Même le perchman s’y met ! J’arrive à esquiver et à snaker une perche pour rejoindre les autres qui m’attendent en haut d’une barre que l’on avait prévu de sauter. Ils ne sont pas au courant de mes mésaventures. On doit lâcher la perche à mi chemin par accéder au spot. Au moment de lâcher, je vois le perchman qui monte aussi. J’ai encore les nerfs à vif à cause de l’embrouille donc j’oublie la barre et je lui fonce dessus. Il tombe du téléski et j’arrive à lui mettre quelques pains dans la gueule mais pas assez. Il arrive à s’en sortir et fuit dans un champ de pow. Je le poursuis un peu mais comme il est en ski, je le perds sur le plat. Je retourne à pied vers les perches et je vois un autre gars de l’embrouille de départ. Je lui met un coup de boule et arrive à lui prendre sa pioche. J’arrive enfin à retrouver les autres en haut de la barre. Je la saute une fois en 360 back et je rentre me coucher pour me remettre de toutes mes émotions. J’aurais finalement une paru dans Surf Session, donc je n’ai pas fait tout ça pour rien !
Imperivm ça s’est passé comment ? Quel bilan tu tires de cette expérience ?
Imperivm a bien commencĂ© mais très mal fini. Je l’ai crĂ©Ă© avec Mike Steegmans. On a voulu amener un peu de sang de guerrier dans cette industrie qui Ă©tait devenu bien tapette. RĂ©unir une lĂ©gion de malade et faire des boards avec des dĂ©cos de ouf qui n’étaient vendus que dans des shop core. Mais ça m’a explosĂ© Ă ma gueule et j’ai appris une dure leçon de la vie ! J’ai encore un peu bossĂ© pour eux quand la marque a Ă©tĂ© rachetĂ©e, mais le lion Ă©tait castrĂ©… Imperivm Ă©tait bien de 2004 Ă 2006 quand je ridais encore et que l’âme Ă©tait pure.
Et Verdad c’est quoi le concept derrière ? En quoi c’est différent d’Imperivm ?
J’ai Pris Le V de Imperivm et je recommence Ă 5. Le -V- signifie le numero -5- ou la Victoire. La plus belle gamme de Imperivm Ă©tait la cinquième et c’est aussi celle qui na jamais Ă©tĂ© produite, on a eu que les samples, Ă cause des problèmes financiers de 2009. Verdad est drivĂ©e Ă 100% par des riders. Il y a beaucoup d’émulation entre nous pour trouver de nouvelles idĂ©es. Verdad signifie la veritĂ©. C’est l’âme d’un « str8 rider », une âme pure, dure et nĂ©e pour rider. Ce n’est pas que le snow, c’est aussi le skate, la moto, le bike, les caisses et tout ce qui fait battre le cĹ“ur d’un rider. Le but est de rĂ©unir des gens passionnĂ©s. Pas que des pro riders. Tous ceux qui nous supportent font partis de cette 5ième LĂ©gion. Rider c’est notre religion et on pense à ça tout le temps. Cette annĂ©e, on a commencĂ© avec deux boards haut de gamme fait main en Italie, la ThĂ©mis et l’Amphitrite. Mais on a vite compris que les riders touchĂ©s par l’histoire de V ne pourraient pas s’acheter du Verdad donc il nous fallait des boards moins chères aussi. La gamme s’est agrandi avec L’Adelita et la V1. Le snowboard reste un sport Ă©litiste et on est conscients que ce n’est pas donnĂ© Ă tout le monde de pouvoir s acheter une board. Je suis bien placĂ© pour comprendre ça ! Ca nous a touchĂ© de voir que beaucoup de gens nous laissaient des messages d’encouragement. Il y a un public qui aime les petites marques cores et qui sont prĂŞts Ă les soutenir Ă la hauteur de leurs moyens. S’ils ne peuvent pas s’acheter une board, ils prennent un tee-shirt juste pour nous aider et reprĂ©senter la marque. Ca va dans le sens que l’on aime. C’est une marque du peuple ! Niveau commercial on vend surtout en ligne et on ne veut bosser qu’avec des shops qui respirent aussi l’esprit Verdad.
Comment vois-tu l’avenir avec Verdad ?
Très positif. On est très heureux d’avoir trouvĂ© une usine qui nous aide a dĂ©velopper notre marque. Et surtout qui croit en nous et en notre vision du futur du business du snow. On aura une gamme homogène avec des boards au mĂŞme prix que les grosses marques. J’ai bien compris le message et je veux que tout le monde puisse avoir du Verdad au pied pour reprĂ©senter le -V- J’espère pouvoir bosser au plus vite Ă plein temps pour Verdad. Car on bosse Ă cotĂ© pour payer les frais de Verdad et ce n’est pas facile Ă gĂ©rer.
Les vidéos promo Verdad ont un style « particulier ». Disons que c’est vraiment très différent de ce que font les autres marques. C’est quoi la réflexion derrière ça ? Tu n’as pas peur que ça soit mal perçu ?
On voulait faire une pub, avec les moyens du bord. Il manque quelque scène et les gens n’ont pas compris le message. On habite Ă Anvers et on bosse comme tout le monde pour survivre. Ici l’apparence est très importante. La ville est une reine et une pute Ă la fois donc faut la traiter comme telle. Avec mon associĂ© on bosse comme des chiens pour payer Verdad, lui dans la location de voiture et moi j’ai plusieurs boulots. Je suis souvent en costume, car ici on est loin de la montagne. Pour pouvoir rider on doit payer le prix. Les femmes sont nos anges, surtout avec un 9 mm en main. C’est pour ca qu’on les utilise dans notre communication. Sans nos femmes on est rien. Il n’y a pas de montagnes et elles sont la pour aider Ă remplir ce vide.
Tu trouves encore le temps de rider ?
Très peu ! J’élève deux gosses tout seul et entre Verdad, mes boulots et ma nouvelle femme, je n’ai pas le temps de chiller. Je ne dors pas beaucoup. C’est vraiment le contraire d’une vie tranquille. A cause de la fin d’Imperivm et mon divorce, je me suis retrouvĂ© Ă Anvers. Ce retour en Belgique n’était pas prĂ©vu. La montagne et la neige c’est ma vie. Mais je suis lĂ pour mes enfants car ils passent avant tout. Mais quand je ride, je le fais Ă fond. Je dois rider 10 jours par an. 2 en indoor, histoire de glisser un coup et 8 en montagne. LĂ il faut tout donner pour shooter pour Verdad. Je n’ai presque plus le temps de skater, mais je prĂ©pare une big ramp qui sera prĂŞte au printemps. Sinon je ride en moto et en vĂ©lo tous les jours.
Qu’est ce qui te plait en ce moment dans le snowboard ?
J’aime voir des marques dirigées par des snowboarders comme Yes, Lobster ou Slash.
Tes trois rappeurs préférés de tous les temps ?
2pac/Makaveli
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DMX
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Notorious Big
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Tes trois snowboarders préférés de tous les temps ?
Jamie Lynn
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Johan Olofsson
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Franck Screm RIP (malheureusement, il n’existe aucune image vidéo de Franck sur le web)
Tes trois skaters préférés de tous les temps ?
Danny Way
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Tom Penny
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Tommy Guerrero
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Tes trois pornstar préférées ?
Quand je matte du porno, je ne regarde que du reverse gangbang (un gangbang avec un homme en infériorité numérique), mais je ne connais pas les noms des meufs, désolé.