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Maximum Snowboarding Column – La presse snowboard

admin 22 janvier 2015 Honey Bees Commentaires fermés sur Maximum Snowboarding Column – La presse snowboard

Maximum Snowboarding Column

On inaugure une nouvelle rubrique avec une chronique Maxime Brousse, un rédacteur qui avait déjà fait pour nous l’interview de Liam Gallagher et travaille pour le magazine Vice. Maxime a plein de choses à raconter et on lui a confié une tribune libre où il abordera à sa façon des sujets originaux chaque mois. Voici sa première chronique sur son expérience avec la presse snowboard.

Texte : Maxime Brousse

La saison dernière, j’ai demandé à Bangingbees s’ils accepteraient de me laisser écrire une colonne dans laquelle je parlerais de ma vision du snowboard et peut-être aussi d’un tas d’autres choses. À peine 8 mois plus tard, Ils me répondaient positivement et je me suis mis au travail. Du coup, une fois par mois jusqu’à la fin de la saison, sera l’occasion d’interroger nos pratiques, notre rapport au monde et à la société. Ce sera probablement un échec, mais avec un peu de chance, certains d’entre vous trouverons ça intéressant.

Avant de commencer sérieusement à me mettre au snowboard – c’est-à-dire, avant de convaincre mes parents de m’offrir un set Quechua complet « pour Noël et mon anniversaire réunis », ça faisait déjà un paquet d’années que je fantasmais en achetant des magazines sur le sujet. Je les lisais à l’arrière du 806 quand on partait en vacances dans le sud et avant chaque rentrée, je découpais des images dans certains (les gratuits de préférence) pour customiser mes agendas.

Je ne connaissais le nom d’aucun tricks et d’aucun rider, mais un tas de trucs me plaisait là-dedans. Le premier magazine que j’ai acheté était un Snowsurf de 1995 avec une pub Quiksilver en quatrième de couverture et un article sur le Gumby’s Big Day Out. Je ne sais pas pourquoi mais j’ai toujours associé ce nom à un mec à queue de cheval qui montrait sa bite dans un vieux Sugar.
J’ai alterné pendant quelques saisons entre Snowsurf et Onboard, me laissant parfois tenter par la nouveauté (j’ai toujours le premier numéro de Flake, quelque part dans un carton), jusqu’à ce que je tombe par hasard sur une couverture rose et bleue dans le minuscule rayon « glisse » de la presse. Le graphisme de la couverture défonçait, mais la mention « We love America » m’a dissuadé d’aller plus loin. On était en 2005 et ça faisait chier de laisser penser qu’on roulait pour le pays des Freedom fries d’une manière ou d’une autre. Je suis sorti de la presse un peu déçu, mais le peu que j’avais vu de ce magazine commençait déjà à m’obséder : il semblait proposer plus que des reports de trips et d’events auxquels je ne participerai jamais.

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J’ai fini par acheter le mag peu de temps après, et même si le snowboard n’en occupait qu’une infime partie, ça a été une vraie claque. Pas parce qu’il était « crossover » — je pense qu’à l’époque, Beach Brother était déjà sur le coup — ni parce qu’ils consacraient quelques pages de la fin à chroniquer des livres ou des albums : ce qui me plaisait, c’est que les gars qui écrivaient là-dedans avaient l’air d’avoir des avis. Le choix de leurs sujets, des riders ou des personnalités qu’ils interviewaient… Tout ça semblait faire l’objet de choix étudiés, discutés, de convictions fermes. Comme le fait de déclarer son amour à l’Amérique en pleine ère Bush. Ou de donner la parole à Scott Bourne et de citer Jack London. En fait, ce mag parlait simplement de la « culture glisse ». Je crois qu’ils n’ont sorti plus que deux ou trois numéros après celui consacré aux Etats-Unis. À quelques exceptions près, c’est avec la fin d’Adrenalin que j’ai arrêté d’acheter la presse snowboard : j’avais l’impression de lire « la presse people à la neige ».

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Si vous en achetez encore, prenez le magazine le plus proche de vous : vous n’avez pas l’impression qu’entre chaque page de publicité se trouve une page de publicité déguisée sous un nom de rubrique foireux ? J’ai parfois le sentiment que le seul but de ces magazines est de faire saliver le public sur des choses qu’il ne pourra jamais se payer, qu’il s’agisse de matériel ou de trips incroyables à l’autre bout du monde. Comme si la presse se contentait de servir les intérêts des marques. Le fait que la presse et les marques collaborent ne me pose pas vraiment problème, parce que, qu’on le regrette ou non, les marques sont intrinsèquement liées au snowboard depuis ses débuts.

Ce qui m’ennuie, c’est que la presse semble avoir perdu tout regard critique. Sur elle-même, sur les pratiquants, sur l’industrie… Peut-être que j’ai simplement grandi et que je trouve grossières les ficelles qui marchaient quand j’étais ado, ou peut-être que peu à peu, les rédactions on accédé aux demandes insistantes des marques, pour grappiller quelques miettes de budget supplémentaire. Ce qui est une bonne manière de ne pas devoir mettre la clé sous la porte. Mais à force, j’ai le sentiment de feuilleter des catalogues dépourvus d’intérêt. Ce qui me fout les boules, parce qu’à bien y regarder, ce milieu a beaucoup plus à offrir. Des polémiques, des critiques constructives bien sûr, mais aussi des tas d’initiatives hyper cool qui valent la peine qu’on en parle.

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